Vous rencontrez un nouveau conseiller? Il y a beaucoup d’articles qui énumèrent les questions à lui poser mais, à l’inverse, quelles sont les questions qu’il ou elle devrait vous poser? Et pourquoi?
C’est votre première rencontre avec cette personne que vous ne connaissez pas et vous ne savez pas trop à quoi vous attendre. Vous désirez obtenir les meilleurs conseils afin d’améliorer votre situation et pour ce faire, vous comprenez fort bien qu’il vous faudra dévoiler certaines informations confidentielles. Quelles sont donc les questions que cette personne devrait vous poser et, pourquoi diable y en a-t-il autant?
Informations générales
Outre votre nom, coordonnées et date de naissance, votre conseiller devrait s’intéresser à votre situation familiale. Êtes-vous célibataire? Marié? Conjoint de fait? Avez-vous des enfants? Si oui, sont-ils à votre charge? Avez-vous un testament notarié et quelles en sont les grandes lignes?
L’ensemble de ces informations lui permettront de bien comprendre les enjeux familiaux et légaux qui pourraient venir affecter ses recommandations.
Mise en situation :
Un jeune couple vient de s’acheter leur première maison ensemble. Ils n’ont pas de testament et ont un enfant de 2 ans. Saviez-vous qu’en cas de décès, l’ensemble des biens du défunt iront à l’enfant à part entière? Le survivant deviendrait donc copropriétaire de la maison avec un mineur (et devra fort probablement composer avec la curatelle publique).
Il est probable que ce n’est pas ce qu’ils désirent et cette situation pourrait affecter les recommandations au niveau des assurances et possiblement des produits de placements.
Il/elle devra également connaître l’ensemble de vos revenus et leurs sources (revenus d’emploi, de travailleur autonome, revenus d’intérêts ou locatifs, pension alimentaire, etc.). Ceci lui permettra de saisir votre capacité d’emprunt, de paiement, d’épargne et votre palier d’imposition. Cela pourrait également mettre en évidence la présence d’un problème de structure au niveau des placements (Exemple : un revenu d’intérêts imposables qui pourrait facilement être effacé en transférant le placement dan un CELI).
Votre état de santé…vraiment?
Eh oui! Surtout si vous rencontrez le conseiller dans le but de souscrire à de l’assurance, votre état de santé, votre usage du tabac, usage de drogues ou pratique de sports dangereux, auront un impact majeur sur les recommandations du produit ou de la compagnie d’assurance retenue.
Votre état de santé pourrait même changer les recommandations des produits de placements!
Votre bilan complet
Les actifs :
Votre conseiller devra s’intéresser à la liste et la valeur de vos actifs soit : Votre maison, vos placements, vos polices d’assurances en vigueur, vos biens matériels de valeur (auto, bateau, roulotte, etc.) ainsi qu’à tout autre actif que vous possédez.
Encore une fois, ces informations pourront avoir un impact sur les recommandations.
Les passifs :
Le solde, paiement, taux d’intérêt, le type de prêt (marge, carte, hypothèque, prêt étudiant, etc.) et la date d’échéance de vos dettes sont des éléments majeurs de votre situation financière. De plus, c’est à cet endroit qu’il est souvent possible de faire des améliorations considérables à votre budget!
Mise en situation :
Vous : Je te rencontre pour l’ouverture d’un petit compte CELI. Pourquoi veux-tu connaître le solde de ma carte de crédit?
Réponse : Parce que si vous avez un solde de 5,000$ sur une carte de crédit à un taux de 29.99% d’intérêts, il est fort probable que ma recommandation sera de payer le solde avant d’ouvrir le petit compte CELI.
Dans ce cas-ci, le paiement de la carte équivaut à faire un placement à du 29.99% d’intérêts, garanti et libre d’impôts! Il serait difficile de faire mieux.
Avis de cotisation du fédéral
Votre dernier avis de cotisation du gouvernement fédéral contient le calcul de vos droits de cotisations à un REER (ainsi que le solde de remboursement du R.A.P., le cas échéant). Avant de pouvoir vous recommander de faire un dépôt dans un compte REER, votre conseiller devra s’assurer que vous disposez de suffisamment d’espace pour ce faire.
De plus, si vous disposez d’un gros montant de cotisations non-utilisées, cela peut ouvrir la porte à certaines stratégies de récupération des droits.
La question la plus importante et celle qui est souvent négligée : QUELS-SONT VOS OBJECTIFS?
C’est un peu comme le principe d’un GPS, toute l’information déjà mentionnée est essentielle et permettra à votre conseiller de bien saisir votre position de départ. Il faut maintenant indiquer à votre GPS la destination souhaitée. Avec ces deux informations, celui-ci pourra vous tracer le meilleur chemin à prendre pour vous y rendre le plus rapidement.
Si cette personne ne connaît pas vos objectifs, vos projets et vos ambitions, il sera très difficile de faire des recommandations personnalisées à vos besoins.
Par exemple, si vous épargnez dans le but de vous acheter votre première maison dans 1 an, la recommandation sera bien différente de quelqu’un qui épargne dans le but de prendre sa retraite dans 20 ans.
Si votre rêve est de quitter votre emploi pour vous lancer à votre propre compte, encore une fois, votre conseiller risque de vous faire prendre un chemin différent.
Et après toutes ces questions?
Si la personne devant vous ne semble pas bien saisir votre situation actuelle et vos objectifs ou pire, ne s’y intéresse pas, assurez-vous de lui faire comprendre que les recommandations que vous recevrez devront tenir compte de vos besoins à vous, et rien d’autre. Vous n’êtes pas intéressé à recevoir une solution générique impersonnelle et si c’est ce qui vous est proposé, vous irez voir ailleurs!